Santé
Vous êtes infirmière de formation. Qu’est-ce qui vous a motivée à reprendre des études pour devenir « infirmière en pratique avancée » (IPA) ?
Agathe Crenet. J’ai travaillé pendant cinq ans en centre de cancérologie à Strasbourg (Bas-Rhin), puis j’ai été directrice d’un prestataire de santé à Paris. Quand j’ai eu ma première fille, je me suis rendu compte de la difficulté d’accès aux soins dans le Sénonais, d’où est originaire mon conjoint. Je ne connaissais pas cette situation car je vivais jusque-là dans des grandes villes, et j’ai remis en question mon exercice professionnel. Les médecins de l’Espace santé Simone Veil de Saint-Clément étaient ouverts à l’idée de travailler en collaboration avec une IPA, donc je me suis lancée dans les deux années de master à la Sorbonne. J’ai été très bien accompagnée par l’équipe et aujourd’hui je travaille avec deux médecins généralistes.
Aurélie Régis. Je suis infirmière depuis plus de 20 ans et j’ai fait la majorité de ma carrière en libérale à l’Île de la Réunion, dans la Drôme et durant trois ans à Ravières, où j’ai été salariée dans un réseau de santé pour les parcours de soins complexes. Lorsque l’association a fermé, j’ai décidé de reprendre des études d’IPA (à Dijon). Cela a été rendu possible par le Dr Puharre(1) qui m’a accueillie en stage à Tanlay. Pour moi, exercer dans le Tonnerrois était une évidence car il y a un fort besoin sur ce territoire. Mais sans médecin il n’y a pas d’IPA… J’exerce en libérale à la Maison de santé de Tanlay et à la Maison de santé pluridisciplinaire du Tonnerrois à Tonnerre.
Quel est, selon vous, l’intérêt de cette profession ?
Agathe Crenet. Ce métier m’a permis de monter en compétences. J’exerce à 80 % à la maison de santé et à 20 % au domicile. En prenant en charge les patients chroniques, nous libérons du temps aux médecins qui peuvent ainsi répondre à plus de demandes. Et nous pouvons décider de passer plus de temps avec les patients, ce qui permet d’agir en prévention et de monter des projets de suivi avec les médecins.
Aurélie Régis. J’exerce en libérale. Les médecins ne vont plus à domicile, donc c’est moi qui m’y rends. Je crois à ce nouveau métier qui, d’un point de vue personnel, est très enrichissant. Je côtoie des patients sans médecin traitant, d’autres envoyés par des médecins, beaucoup de diabétiques, des cas particuliers, complexes…
En quoi le soutien que vous avez reçu du Département est-il important ?
Agathe Crenet. J’ai bénéficié de la bourse d’études(2) à sa création pour ma 2e année, puis de la bourse d’installation(3). C’est très utile d’accompagner les étudiants parce que reprendre des études représente un coût or, souvent, nous avons une vie de famille à côté. Ces bourses permettent de développer l’accès aux soins et ce coup de pouce est un vrai plus. Dans l’Yonne, tant le Département que l’Agence régionale de santé (ARS) et la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ont toujours été parties prenantes pour nous accompagner.
Aurélie Régis. J’ai touché une bourse pour mes deux années d’études et j’ai également sollicité la bourse d’installation. Cette aide est indispensable. Étant donné le faible nombre de patients que j’ai en charge (peu de médecins auprès desquels agir en assistance), financièrement c’est compliqué. Mais je crois à ce métier.
(1) Médecin généraliste aujourd’hui à la retraite.
(2) 1re année : 5 000 € ; 2e année : 5 000 €.
(3) 12 000 €.
Tél. : 03 86 72 85 34
mission.sante@yonne.fr
Rendez-vous le 19 octobre pour la dictée en soutien à la rénovation de l’Abbaye Saint-Germain
Le Département de l’Yonne propose un dispositif jusqu’à la fin de 2024 pour aider à découvrir les métiers de l’aide à domicile ou en établissement. Le Département prend en charge les frais de déplacement. Ce programme est destiné aux bénéficiaires du RSA souhaitant explorer ces métiers par le biais d’une immersion professionnelle.
Le Département vous invite à répondre à une enquête portant sur le territoire de l’Yonne.
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