« Accueillir » sous son propre toit, c’est partager avec la personne son temps et son espace de vie pour qu’elle se sente « chez elle ». L’agrément est délivré pour cinq ans par le Département pour une à trois personnes, selon un référentiel national inscrit dans la loi d’adaptation de la société au vieillissement. « Des travailleurs médico-sociaux vont vérifier les conditions d’accueil, explique Pascale Bordelais-Maclot, responsable d’évaluation du Service d’aide au maintien à l’autonomie (SAMA).

Les personnes doivent se voir attribuer des chambres individuelles et la vie et des loisirs doivent être partagés. » La « formation initiale préalable au premier accueil » est assurée par le Département : elle est de 12 heures puis de 30 heures supplémentaires dans les 24 mois. Elle est ensuite suivie par 12 heures de formation continue par période d’agrément.

Le Département assure le suivi social et médico-social des personnes accueillies. Les accueillants familiaux sont employés et rémunérés par les personnes accueillies (ou leur représentant). Si les ressources de ces dernières ne sont pas suffisantes, elles peuvent solliciter l’aide sociale à l’hébergement.

 Un mode d’accueil valorisant

Céline Lamarre a travaillé en tant qu’éducatrice spécialisée et chef de service pendant 25 ans avant de se lancer. Détentrice d’un double agrément adultes handicapées / personnes âgées « pour que les personnes puissent rester à la maison passé 60 ans », elle apprécie particulièrement « la grande liberté d’organisation et d’action par rapport aux projets que l’on peut mener ».

« Je ne travaille qu’avec des personnes déficientes intellectuelles ou souffrant de troubles psychiques, et ce que j’ai obtenu en étant présente tous les jours, jamais je ne l’aurais obtenu en institution, explique-t-elle⁽¹⁾. Je n’ai jamais vu des personnes progresser autant. Du coup, c’est valorisant pour elles et c’est valorisant pour moi. »

Au rez-de-chaussée de la maison, trois chambres, une salle de bains et un salon sont dédiés à l’accueil familial, complétés par une cuisine et une salle à manger communes. « Nous mangeons tous ensemble et ceux qui en ont envie peuvent m’aider », précise Céline Lamarre.

Deux fois par an, la « tribu » (famille et résidents réunis) part en vacances, la famille se réservant deux autres semaines pendant lesquelles un couple d’amis vient remplacer l’accueillante familiale (avec transfert de salaire). « Je suis là pour superviser, gérer, être sûre que tout le monde a ce qu’il lui faut, ses médicaments, poser un cadre, faire respecter les règles, mais dans la tribu chacun prend soin des autres » remarque-t-elle.

L’Yonne a besoin de plus d’accueillants familiaux. Le Département, qui vient de répondre à un Appel à manifestation d’intérêt de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) portant notamment sur la revitalisation de ce métier, invite les personnes intéressées à contacter le service dédié. Des réunions d’information seront organisées sur les territoires à partir de 2024.

^{(1) 63 ans, 62 ans, 54 ans.}

Tél. : 03 86 72 89 43

Mail accueil.familial.adultes[a]yonne.fr